Red Bull frustré, Ferrari et McLaren jouent avec le feu : la F1 face à un nouveau scandale technique ?
À l’approche de la saison 2025 de Formule 1, un vieux débat refait surface : certaines équipes exploitent-elles une faille dans la réglementation aérodynamique pour gagner en vitesse de pointe ? Red Bull, très attentif à ses rivaux, soupçonne Ferrari et McLaren de tester une version modifiée du controversé “mini-DRS“. Pendant ce temps, la FIA a déjà renforcé ses règles, mais les essais de Bahreïn laissent penser que tout n’est pas encore sous contrôle.
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Le “mini-DRS” : un vieux tour qui refait surface
L’idée d’un “mini-DRS” n’est pas nouvelle en F1. En 2024, McLaren avait tenté d’exploiter la flexibilité de son aileron arrière pour réduire la traînée à haute vitesse sans activer officiellement le DRS. La FIA avait rapidement réagi en durcissant les tests de flexibilité pour fermer la faille. Mais en 2025, Red Bull soupçonne Ferrari et McLaren d’avoir trouvé un moyen d’en contourner les restrictions. D’après Pierre Waché, directeur technique de Red Bull, l’analyse vidéo des essais de Bahreïn montre des mouvements suspects sur certains ailerons arrière, notamment ceux de McLaren et Ferrari.
“On voit clairement que certaines équipes jouent encore avec les limites. McLaren et Ferrari semblent tester un aileron qui bouge à haute vitesse, et c’est assez visible sur certaines vidéos,” a-t-il déclaré à The Race.
La FIA serre la vis… mais reste impuissante pour l’instant
Face à ces soupçons, la FIA ne reste pas les bras croisés. Dès 2024, elle avait renforcé les règles pour interdire tout comportement aérodynamique non intentionnel, limitant notamment les ouvertures de l’aileron arrière et interdisant toute position intermédiaire entre “ouvert” et “fermé”. Pour 2025, elle va encore plus loin :
- Les tests de flexibilité sont renforcés : la déformation de l’aileron est limitée à 6 mm sous charge, et le volet supérieur ne peut bouger que de 7 mm maximum.
- Des caméras haute vitesse seront installées sur les voitures pour surveiller la moindre variation en temps réel.
- Des stickers de référence seront placés sur les ailerons arrière pour mesurer précisément tout mouvement anormal.
Ces nouvelles règles seront appliquées dès le Grand Prix d’Australie, le premier de la saison, mais pour l’instant, les essais de pré-saison restent une zone grise. Les équipes ne sont pas soumises aux mêmes contrôles stricts qu’en course, ce qui leur permet d’expérimenter sans risquer de sanctions immédiates.
Jusqu’où les écuries peuvent-elles aller ?
La F1 est un jeu d’échecs permanent. Les écuries repousseront toujours les limites du règlement pour grappiller le moindre dixième de seconde. Ce que Red Bull considère comme une faille pourrait être une simple optimisation astucieuse mais légale. D’ailleurs, Ferrari et McLaren ne sont pas les seuls sous surveillance. Mercedes a aussi été repérée avec un aileron arrière “dynamique”, bien que son effet semble moins extrême que sur les monoplaces rouges et orange.
“Pour l’instant, difficile de dire s’il s’agit vraiment d’un mini-DRS ou simplement d’une flexibilité naturelle de l’aileron,”explique un ingénieur anonyme du paddock. “Le vrai test, ce sera à Melbourne, où l’on verra si certaines équipes ont trouvé un moyen de contourner le règlement.”
Que va-t-il se passer lors de la première course ?
Si la FIA détecte un mouvement excessif sur certaines voitures, elle pourra exiger des modifications avant la première course. Mais cette affaire ne s’arrêtera pas là. Si une équipe parvient à exploiter l’effet “mini-DRS” tout en restant dans les limites de tolérance de la FIA, il n’y aura techniquement rien d’illégal. Il reviendra alors aux autres équipes de porter une réclamation et de pousser pour un nouveau durcissement du règlement. Pour l’instant, ces soupçons restent théoriques. Mais une chose est sûre : à Melbourne, chaque millimètre des ailerons arrière sera scruté de près, autant par la FIA que par les écuries rivales et les fans.
Cet article explore les soupçons entourant l’utilisation potentielle d’un “mini-DRS” par Ferrari et McLaren, la réaction de Red Bull et les nouvelles mesures mises en place par la FIA. La Formule 1 se prépare à une nouvelle bataille technique où chaque détail compte.
Images : © Scuderia Ferrari / Red Bull Content pool