La marque de voitures de luxe britannique Aston Martin traverse une période charnière dans son histoire. Encore…
Connu pour son passé tumultueux et ses difficultés financières récurrentes, le constructeur s’est donné 12 à 18 mois pour redresser la situation. Aux commandes ? Adrian Hallmark, ancien responsable de Bentley, qui a réussi à remettre cette marque sur la voie de la rentabilité. Son approche pour Aston Martin ne repose pas sur la recherche de volume, mais sur un repositionnement axé sur la valeur et l’exclusivité.
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Quel est le plan pour rendre Aston Martin rentable ?
Pour Adrian Hallmark, produire plus ne signifie pas forcément gagner plus. Contrairement aux autres constructeurs qui comptent sur des volumes élevés pour amortir leurs investissements, il pense que le secret réside dans la valeur perçue de chaque voiture. Il cite Ferrari comme exemple, une marque qui a bâti son empire en limitant délibérément sa production pour maintenir l’exclusivité et des marges très élevées. Aston Martin, qui produit actuellement environ 7 000 voitures par an, ne cherche pas nécessairement à doubler ce chiffre. L’objectif est d’optimiser la structure des coûts et d’améliorer la productivité, plutôt que d’inonder les concessionnaires de modèles en surplus. D’où le “vendre moins” du titre de cet article. Selon Hallmark, Aston Martin peut devenir une entreprise prospère sans atteindre 13 000 unités par an, en ajustant sa gamme et sa stratégie commerciale.
Deux excellentes nouvelles pour les fans d’Aston Martin : la marque a entendu leurs requêtes
Moins de nouveaux modèles, plus de variations
Aston Martin a récemment lancé quatre nouveaux modèles en 18 mois, un rythme soutenu qui a temporairement ralenti la production de l’entreprise. Hallmark veut changer cette approche en s’inspirant de Porsche et de sa gamme 911, qui repose sur une plateforme technique éprouvée proposée en plusieurs versions : Carrera, Carrera S, Carrera 4, 911 GTS, Targa, GT3, GT3 RS, Turbo—il existe d’innombrables variations de la 911. Plutôt que d’investir massivement dans le développement de nouvelles plateformes, Aston Martin s’appuiera sur des dérivés des modèles existants. Par exemple, la Valhalla, l’hypercar hybride à moteur central, devrait proposer au moins deux nouvelles variantes. Suivant la logique du marché, l’une pourrait être une version décapotable, tandis que l’autre serait une édition ultra-limitée destinée aux collectionneurs fortunés et aux passionnés de trackdays.
Cette approche permettrait à la marque d’offrir de la nouveauté sans les coûts exorbitants liés au développement complet d’un nouveau modèle. Hallmark explique que modifier une voiture existante nécessite beaucoup moins de pièces neuves qu’un modèle 100 % neuf, réduisant ainsi les contraintes industrielles et les risques financiers.
Aston Martin écoute ses clients
Un autre point très important est la capacité de la marque britannique à écouter ses clients et ses fans. Récemment, ils ont annoncé qu’ils souhaitaient continuer à produire des moteurs V12, au moins jusqu’en 2030. Les boîtes de vitesses manuelles sont également très appréciées par Hallmark, qui entend les conserver dans sa gamme aussi longtemps que possible. En choisissant de préserver ces attributs précieux, Aston Martin montre qu’au-delà de la course à l’innovation et à la modernité, elle continuera de promouvoir sa passion et son authenticité le plus longtemps possible. Et c’est une excellente nouvelle pour les fans qui en ont assez de la sur-modernisation des sportives.
La dure loi du marché automobile de luxe
Le climat économique actuel pourrait bien aider Aston Martin dans sa transition. Selon Hallmark, le nombre de clients potentiels pour les voitures de luxe n’a jamais été aussi élevé. Au cours des vingt dernières années, la population des ultra-riches a explosé, et leur fortune a quadruplé. En d’autres termes, il y a plus de clients que jamais capables de s’offrir une Aston Martin, que ce soit la Vanquish, la DB12, le DBX ou la Valhalla. En se concentrant sur des modèles plus exclusifs et personnalisables, la marque espère attirer une clientèle à la recherche de voitures uniques plutôt que de modèles produits en série. Et l’avantage, c’est qu’acheter une Aston Martin semble beaucoup moins compliqué que d’acheter une Ferrari, où la marque italienne filtre ses clients et subit des délais qui font grimper les prix du marché de l’occasion.
Cet article explore la nouvelle stratégie d’Aston Martin sous la direction d’Adrian Hallmark, qui mise sur des modèles plus exclusifs et rentables plutôt que sur la production de masse. En réduisant le nombre de nouveaux modèles et en se concentrant sur les variations, la marque espère attirer une clientèle fortunée et sécuriser son avenir.
Images : © Aston Martin